Une femme cherche le repos sur son canapé pour soulager sa migraine cataméniale liés aux règles

Migraines Cataméniales : Comment Soulager Efficacement Les Maux De Têtes ?

C'est systématique. Deux jours avant vos règles, ça commence : une douleur sourde qui s'installe derrière l'œil, qui pulse au rythme de votre cœur, qui vous cloue au lit dans le noir avec une envie de vomir. Vous avez tout essayé, le paracétamol qui ne fait rien, l'ibuprofène qui aide un peu, le café qui aggrave parfois, et cette fichue bouillotte qui ne soulage que votre ventre. Vous n'êtes pas seule. Entre 6 et 20% des femmes souffrent de migraines déclenchées par leur cycle menstruel, et parmi les femmes déjà migraineuses, 60% constatent que leurs crises empirent pendant cette période.

Ce mal de tête n'est pas "dans votre tête" (ironique, non ?), il n'est pas "juste un peu de stress", et non, ce n'est pas une excuse pour ne pas aller travailler. C'est une vraie migraine hormonale, appelée migraine cataméniale, déclenchée par la chute brutale d'œstrogènes en fin de cycle. Et oui, il existe des solutions concrètes pour la soulager.

⚡ Ce qu'il faut savoir (sans se prendre la tête)

Qu'est-ce que c'est : Une vraie migraine déclenchée par la chute d'œstrogènes 2 jours avant ou pendant les règles
Prévalence : 6-20% des femmes + 60% des migraineuses ont des crises accrues pendant les règles
Symptômes : Douleur pulsatile d'un côté, nausées, sensibilité lumière/bruit, plus longue que les migraines classiques
Timing : Entre J-2 et J+3 du cycle (peut aussi survenir à l'ovulation)
Cause principale : Chute brutale des œstrogènes qui dilate les vaisseaux cérébraux
Plus résistante : Répond moins bien aux antalgiques classiques que les migraines non menstruelles
Solutions : AINS dès les premiers signes, repos dans le noir, hydratation, traitements hormonaux préventifs

Migraine Cataméniale : Définition Et Chiffres

Le terme "cataménial" vient du grec ancien et signifie "mensuel". Une migraine cataméniale (aussi appelée migraine menstruelle ou migraine hormonale) est une migraine directement liée aux variations hormonales du cycle menstruel, en particulier à la chute des œstrogènes.

Contrairement à une simple céphalée de tension (mal de tête diffus et moins intense), la migraine cataméniale est une vraie migraine : douleur pulsatile intense, unilatérale (souvent d'un seul côté de la tête), accompagnée de nausées et d'hypersensibilité à la lumière et au bruit.

Les chiffres clés

Prévalence globale 6 à 20% des femmes en âge de procréer
Chez les migraineuses 60% ont des crises accrues pendant les règles
Migraine cataméniale pure Seulement 7% (crises uniquement pendant les règles)
Femmes vs hommes Les femmes sont 3 fois plus touchées par la migraine (24% vs 7%)
Durée des crises Plus longues que les migraines classiques (souvent 2-3 jours vs quelques heures)

Deux types de migraines cataméniales

Migraine cataméniale pure (rare, 7%) : Les crises surviennent exclusivement entre J-2 et J+3 du cycle (2 jours avant les règles à 3 jours après le début), et jamais en dehors de cette période. Sur au moins 3 cycles consécutifs.

Migraine liée aux menstruations (fréquente, 60%) : Les crises surviennent pendant la période menstruelle mais aussi à d'autres moments du cycle. C'est la forme la plus courante. Les crises autour des règles sont souvent plus intenses et plus longues.

Pourquoi Vous Avez Mal À La Tête Pendant Vos Règles

La grande coupable ? La chute brutale des œstrogènes en fin de cycle menstruel. Mais le mécanisme exact fait encore débat dans la communauté scientifique. Voici ce qu'on sait aujourd'hui.

L'hypothèse de la chute d'œstrogènes (la plus acceptée)

Dans les années 1970, le chercheur Sommerville a été le premier à démontrer qu'injecter de l'estradiol (une forme d'œstrogène) à des femmes migraineuses retardait l'apparition de leur migraine de plusieurs jours. La crise survenait systématiquement au moment où le taux d'œstrogènes chutait brutalement après cette injection.

Ce qui se passe concrètement dans votre corps :

  1. Pendant la première partie du cycle (phase folliculaire), vos œstrogènes montent progressivement
  2. À l'ovulation (jour 14 environ), les œstrogènes atteignent leur pic maximum, puis chutent brutalement le lendemain (certaines femmes ont une migraine à ce moment-là)
  3. Après l'ovulation (phase lutéale), les œstrogènes remontent légèrement grâce au corps jaune
  4. Juste avant les règles (J-2 à J-1), les œstrogènes et la progestérone chutent à nouveau brutalement si vous n'êtes pas enceinte
  5. Cette chute hormonale déclenche la migraine chez les femmes sensibles, généralement le 1er jour des règles (quand les œstrogènes sont au plus bas)

💡 Le seuil critique : D'après les études, la migraine se déclenche quand les œstrogènes passent sous le seuil de 45-50 pg/mL après une période prolongée à des niveaux plus élevés. C'est la vitesse et l'ampleur de la chute qui comptent, plus que le niveau absolu d'hormones.

Le rôle du système trigéminovasculaire

Les œstrogènes ne provoquent pas directement la douleur. Elles agissent sur le système trigéminovasculaire, le circuit neurologique responsable des migraines.

Quand les œstrogènes chutent :

  • Le nerf trijumeau (situé à la base du crâne) devient hyperexcitable
  • Il libère massivement du CGRP (calcitonin gene-related peptide), un neuropeptide pro-inflammatoire
  • Cette inflammation provoque une dilatation des vaisseaux sanguins des méninges (les membranes qui protègent le cerveau)
  • Cette dilatation + inflammation = douleur pulsatile intense caractéristique de la migraine

⚠️ Limite des études actuelles : Malgré l'acceptation large de cette hypothèse, les preuves scientifiques restent limitées et les études présentent des méthodologies variables. La recherche se poursuit pour mieux comprendre le mécanisme exact.

Autres pistes explorées par la recherche

Au-delà de la chute d'œstrogènes, d'autres facteurs pourraient jouer un rôle :

  • La progestérone : Son rôle reste débattu. Elle chute aussi avant les règles, mais son implication dans la migraine n'est pas claire
  • La carence en fer : Certaines études montrent des niveaux de ferritine plus bas chez les femmes avec migraines menstruelles. La perte de sang pendant les règles pourrait aggraver la situation
  • L'histamine : Chez certaines femmes, les migraines à l'ovulation (plutôt qu'aux règles) pourraient être liées à un pic d'histamine, elle-même liée aux œstrogènes
  • La génétique : Certains polymorphismes génétiques (variations dans les gènes) liés au métabolisme des œstrogènes pourraient rendre certaines femmes plus sensibles aux fluctuations hormonales

Quand La Migraine Frappe Dans Votre Cycle

Les migraines hormonales ne surviennent pas au hasard dans votre cycle. Elles correspondent à des moments très précis où les œstrogènes chutent brutalement.

🎯 Les 3 moments à risque

1. Juste avant et pendant les règles (le plus fréquent)

Timing : J-2 à J+3 Fréquence : 60-70%

Les œstrogènes et la progestérone chutent brutalement 2 jours avant les règles. C'est le moment où les migraines cataméniales sont les plus fréquentes. La migraine démarre généralement le 1er jour des règles (J1) ou la veille, et peut durer jusqu'à J+3.

2. Autour de l'ovulation (moins fréquent)

Timing : J14 environ Fréquence : 20-30%

Juste avant l'ovulation, les œstrogènes atteignent leur pic maximum. Le jour d'après, ils chutent brutalement pendant que la progestérone commence à monter. Ce "shift hormonal" peut déclencher une migraine chez certaines femmes. Si c'est votre cas, l'histamine pourrait aussi être en cause.

3. À l'arrêt de la pilule (semaine d'interruption)

Timing : Jours 22-28 Fréquence : Variable

Si vous prenez une pilule œstroprogestative avec une semaine d'arrêt (ou un patch/anneau vaginal avec interruption), la chute des hormones synthétiques provoque le même effet qu'une chute d'œstrogènes naturels. La migraine survient généralement entre le 2e et le 4e jour d'arrêt.

💡 Astuce pour identifier votre pattern : Tenez un calendrier des crises pendant 3 cycles minimum. Notez le jour de début de chaque migraine par rapport au 1er jour de vos règles (J1). Si la majorité des crises surviennent entre J-2 et J+3, vous avez probablement des migraines cataméniales. Cette info sera précieuse pour votre médecin.

Reconnaître Une Migraine Cataméniale

Les symptômes d'une migraine cataméniale sont globalement les mêmes qu'une migraine classique, avec quelques particularités qui la rendent encore plus pénible.

Critère Migraine cataméniale Migraine classique
Durée Souvent 2-3 jours, voire plus Quelques heures à 2 jours
Intensité Plus intense, plus invalidante Variable
Aura Généralement sans aura Avec ou sans aura
Réponse aux traitements Plus résistante aux antalgiques classiques Répond mieux
Prévisibilité Très prévisible (liée au cycle) Moins prévisible

Les symptômes typiques

🔴 Douleur pulsatile intense

Généralement d'un seul côté de la tête (tempe, front, derrière l'œil), qui bat au rythme du cœur. Aggravée par les mouvements, les activités physiques, monter les escaliers.

🤢 Nausées et vomissements

Présents chez 80% des personnes migraineuses. Peuvent être très invalidants, empêchent parfois de manger ou de prendre des médicaments.

💡 Photophobie et phonophobie

Hypersensibilité à la lumière (même une faible lumière fait mal) et au bruit (chaque son semble amplifié). Besoin de s'isoler dans le noir et le silence.

😫 Fatigue intense et irritabilité

Souvent présentes avant même le début de la douleur (phase prodromale). Difficulté à se concentrer, sensibilité émotionnelle accrue.

⚠️ Différence avec les céphalées de tension

Une céphalée de tension, c'est une sensation de "casque" ou de pression sur toute la tête, douleur diffuse des deux côtés, moins intense, sans nausées ni sensibilité à la lumière. Elle répond bien au paracétamol et n'empêche généralement pas de continuer vos activités. La migraine cataméniale, elle, vous cloue au lit.

Ce Qui Aggrave Les Migraines Menstruelles

La chute d'œstrogènes est le déclencheur principal, mais d'autres facteurs peuvent aggraver l'intensité ou la fréquence des crises. Certains sont évitables, d'autres non.

Une femme assise sur son lit se tient la tête, souffrant de maux de tête pendant ses règles

Les facteurs aggravants que vous pouvez contrôler

💧 Déshydratation

Boire trop peu d'eau aggrave les migraines. Pendant les règles, vous perdez du sang (donc de l'eau) et l'inflammation générale augmente. Hydratez-vous davantage dès 2 jours avant vos règles.

😴 Manque de sommeil ou sommeil irrégulier

Le manque de sommeil ou des horaires décalés (se coucher tard, grasse matinée le weekend) sont des déclencheurs puissants de migraine. Gardez des horaires réguliers, même le weekend.

🍕 Alimentation pro-inflammatoire

Certains aliments peuvent aggraver : sucres raffinés, aliments ultra-transformés, excès de sel, alcool (surtout vin rouge), fromages vieillis, charcuteries. Testez pour identifier vos déclencheurs personnels.

😰 Stress et anxiété

Le stress augmente la tension musculaire et l'inflammation. Le SPM amplifie déjà l'anxiété, créant un cercle vicieux. Les techniques de relaxation (yoga, méditation, respiration) peuvent aider.

☕ Excès ou arrêt brutal de caféine

La caféine a un effet vasoconstricteur qui peut soulager (c'est pour ça qu'elle est parfois recommandée). Mais consommer trop de caféine quotidiennement puis l'arrêter brutalement (weekend, vacances) peut déclencher une migraine de sevrage.

Les facteurs que vous ne pouvez pas contrôler

  • Génétique : Si votre mère ou votre sœur a des migraines, vous avez plus de risques d'en avoir aussi
  • Variations météorologiques : Chute brutale de la pression atmosphérique (temps orageux), températures extrêmes
  • Changements hormonaux naturels : Puberté, grossesse, post-partum, périménopause
  • Anémie ou carence en fer : La perte de sang pendant les règles peut aggraver une carence existante, augmentant les migraines

Comment Soulager Une Migraine Cataméniale

Les migraines menstruelles sont plus résistantes aux traitements classiques, mais plusieurs approches peuvent vous soulager. L'idée : agir vite dès les premiers signes, combiner plusieurs stratégies, et anticiper les crises si elles sont prévisibles.

Une femme assise sur un canapé applique une poche de glace sur son front pour soulager ses maux de tête pendant ses règles

Traiter la crise dès qu'elle démarre

💊 Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

Efficacité : Bonne Timing : Dès les 1ers signes

L'ibuprofène (400-600mg) fonctionne mieux que le paracétamol pour les migraines car il réduit l'inflammation. Le naproxène sodique (550mg) a une action plus longue. À prendre dès l'apparition de la douleur, pas "pour voir si ça passe".

⚠️ Attention : Ne pas utiliser plus de 10 jours par mois (risque de céphalées de surconsommation médicamenteuse). Si contre-indication (estomac fragile, asthme), parlez-en à votre médecin.

💉 Triptans (sur prescription)

Efficacité : Moyenne pour les migraines cataméniales Sur ordonnance

Les triptans (Sumatriptan, Zolmitriptan, Almotriptan) sont des antimigraineux spécifiques. Ils provoquent une vasoconstriction et bloquent l'inflammation. Moins efficaces sur les migraines menstruelles que sur les migraines classiques, mais utiles en combinaison avec un AINS.

⚠️ Contre-indications : Hypertension, antécédents d'AVC, maladie cardiaque, migraine avec aura (risque accru d'AVC). Limiter à 9 jours par mois maximum.

🧊 Froid sur la tête

Efficacité : Bonne en complément Sans danger

Un bandeau froid, une poche de glace enveloppée dans un tissu, ou même un masque gel sur le front/tempes provoque une vasoconstriction qui peut soulager. À utiliser dès le début de la crise, 15-20 minutes.

🛌 Repos dans le noir et le silence

Indispensable

Isolez-vous dans une pièce sombre, sans bruit, au calme. La stimulation sensorielle (lumière, bruit, mouvements) aggrave la migraine. Volets fermés, boules quies, téléphone en mode avion. Essayez de dormir si possible, le sommeil aide à récupérer.

Prévenir les crises (traitement préventif)

Si vos migraines sont prévisibles (toujours au même moment du cycle) et invalidantes, un traitement préventif à court terme peut être très efficace.

💊 AINS en préventif

Protocole : Prendre un AINS (naproxène 550mg 2x/jour, ou ibuprofène 400mg 3x/jour) à partir de 2 jours avant la date prévue des règles, et continuer jusqu'à J+3.

Efficacité : Réduit la fréquence et l'intensité des crises chez environ 50% des femmes. Demandez conseil à votre médecin pour adapter les dosages.

🩹 Patch ou gel d'estradiol (sur prescription)

Protocole : Appliquer un patch d'estradiol (100μg) ou un gel d'estradiol 2 jours avant les règles prévues, et continuer pendant 7 jours. Le but est d'empêcher la chute brutale d'œstrogènes.

Efficacité : Réduit significativement les crises pendant la période d'application. Mais attention, certaines femmes ont une migraine de rebond 1-2 jours après l'arrêt du patch (quand les œstrogènes chutent à nouveau).

⚠️ Contre-indications : Antécédents de thrombose, tabagisme après 35 ans, migraine avec aura. À discuter avec votre gynécologue.

💊 Pilule en continu

Si vos migraines surviennent pendant la semaine d'arrêt de votre pilule œstroprogestative, prendre la pilule en continu (sans semaine d'arrêt) supprime les chutes hormonales et donc les migraines associées.

Alternative : Raccourcir la fenêtre d'arrêt à 4 jours au lieu de 7, ou passer à une pilule microprogestative (qui ne contient pas d'œstrogènes).

⚠️ Attention : La pilule œstroprogestative est contre-indiquée si vous avez des migraines avec aura (risque d'AVC multiplié). Parlez-en à votre gynécologue pour trouver la meilleure option.

Solutions naturelles qui peuvent aider

Ces approches ne remplacent pas les traitements médicaux mais peuvent les compléter efficacement.

💧 Hydratation massive

Buvez 2 à 2,5L d'eau par jour, en commençant 2 jours avant vos règles. Ajoutez des électrolytes si besoin (eau de coco, boissons réhydratantes). La déshydratation aggrave toujours les migraines.

🧘♀️ Gestion du stress

Yoga, méditation, cohérence cardiaque (5 min, 3x/jour), sophrologie, acupuncture. Testez ce qui vous convient. L'objectif : réduire l'activation du système nerveux sympathique (mode "alerte") qui aggrave les migraines.

💊 Magnésium

300-400mg/jour de magnésium (bisglycinate ou citrate pour une meilleure absorption) en cure continue. Plusieurs études montrent une réduction de la fréquence des migraines après 3 mois de supplémentation. Bénéfice supplémentaire : aide aussi pour les crampes menstruelles.

🌿 Menthe poivrée

Huile essentielle de menthe poivrée diluée (2-3 gouttes dans une huile végétale), en massage sur les tempes et la nuque. Effet rafraîchissant et légèrement analgésique. Attention, pas pendant la grossesse/allaitement, et jamais pure sur la peau.

🌙 Sommeil régulier

7-9h par nuit, avec des horaires de coucher et lever fixes (même le weekend). Le manque de sommeil et les variations d'horaires sont des déclencheurs majeurs de migraine.

❌ Ce qui ne marche pas (ou peu)

  • Paracétamol seul : Trop faible pour les migraines (même si vendu comme "anti-migraine"). Peut aider en début de crise légère, mais souvent insuffisant
  • Homéopathie : Aucune preuve scientifique d'efficacité sur les migraines. Si ça vous soulage, c'est probablement l'effet placebo (qui existe et peut aider !) mais ne comptez pas que sur ça
  • Café en excès : Une tasse en début de crise peut aider (effet vasoconstricteur), mais trop de caféine quotidienne crée une dépendance et des migraines de sevrage. À utiliser avec modération

Cas Particuliers : Pilule, Grossesse, Ménopause

Les variations hormonales tout au long de la vie influencent directement les migraines cataméniales. Certaines périodes les aggravent, d'autres les améliorent considérablement.

Contraception hormonale et migraines

Le lien entre pilule et migraine est complexe et variable d'une femme à l'autre. La même pilule peut améliorer les migraines chez certaines, les aggraver chez d'autres, ou n'avoir aucun effet.

Pilule œstroprogestative (combinée)

Contient des œstrogènes et de la progestérone synthétiques. Chez 30-40% des femmes, elle n'influence pas les migraines. Chez d'autres, elle peut les améliorer (stabilisation hormonale) ou les aggraver (surtout pendant la semaine d'arrêt quand les hormones chutent).

⚠️ Contre-indication absolue : Si vous avez des migraines avec aura, la pilule œstroprogestative est contre-indiquée (risque d'AVC multiplié par 2 à 6). Parlez-en impérativement à votre médecin.

Pilule microprogestative (sans œstrogènes)

Ne contient que de la progestérone. Généralement neutre vis-à-vis des migraines (ni amélioration ni aggravation). Option intéressante si vous avez des migraines avec aura ou si la pilule combinée aggrave vos migraines.

DIU (stérilet) hormonal ou cuivre

Les deux types (Mirena/Kyleena hormonal, ou DIU au cuivre) n'influencent généralement pas les migraines car l'action est locale. Le DIU cuivre ne contient aucune hormone, donc zéro impact hormonal systémique.

Grossesse : la trêve (souvent)

Environ 60 à 90% des femmes migraineuses constatent une amélioration nette ou une disparition complète des migraines pendant la grossesse, surtout à partir du 2e trimestre. Les femmes avec migraines cataméniales sont les plus susceptibles de bénéficier de cet effet.

Pourquoi ? Pendant la grossesse, le taux d'œstrogènes reste très élevé et stable (pas de fluctuations cycliques). Cette stabilité hormonale protège du déclenchement des crises.

⚠️ Le revers de la médaille : Après l'accouchement, quand les hormones chutent brutalement, beaucoup de femmes ont une recrudescence de migraines dans les premières semaines post-partum. Elles reviennent généralement au niveau d'avant grossesse après quelques mois.

Périménopause : les montagnes russes

La périménopause (les années avant la ménopause complète, généralement entre 45 et 55 ans) est souvent une période difficile pour les migraineuses. Les fluctuations hormonales deviennent erratiques et imprévisibles, augmentant la fréquence et l'intensité des crises.

Une fois la ménopause installée (absence de règles pendant 12 mois consécutifs), les migraines diminuent généralement de façon significative ou disparaissent complètement chez la majorité des femmes (70-80%).

💡 Traitement hormonal substitutif (THS) : Si vous prenez un THS pour les symptômes de la ménopause, privilégiez les formes transdermiques (patch, gel) plutôt qu'orales. Les patches apportent des œstrogènes de façon plus stable, réduisant le risque de déclencher des migraines.

Vivre Avec Des Migraines Menstruelles

Les migraines cataméniales ne se résument pas à "avoir mal à la tête". Elles impactent votre vie professionnelle, sociale, familiale. Quelques stratégies concrètes pour mieux gérer au quotidien.

Anticiper et planifier

  • Tenez un calendrier des crises : Notez pendant 3 cycles la date de chaque migraine par rapport à J1 de vos règles. Vous verrez probablement un pattern clair émerger
  • Bloquez vos périodes à risque : Si possible, évitez les réunions importantes, événements stressants, ou engagements sociaux pendant votre fenêtre de risque (J-2 à J+3). Ce n'est pas être "faible", c'est être stratégique
  • Préparez un kit de crise : Médicaments, bouillotte, bandeau froid, boules quies, lunettes de soleil, eau. Gardez-en un à la maison et un au travail/dans votre sac
  • Informez votre entourage : Prévenez votre famille/conjoint que "cette semaine-là" vous risquez d'être diminuée. Demandez du soutien pratique (courses, enfants, ménage) si besoin

Au travail

  • Vous n'avez pas à vous justifier : La migraine est reconnue par l'OMS comme une des pathologies les plus invalidantes. Si vous devez vous arrêter, arrêtez-vous. Un arrêt maladie est parfaitement légitime
  • Aménagements possibles : Télétravail pendant vos périodes à risque, horaires flexibles, possibilité de vous isoler dans une pièce calme, éclairage adapté (éviter les néons)
  • Parlez-en à la médecine du travail : Si vos migraines sont fréquentes et invalidantes, la médecine du travail peut recommander des aménagements de poste

📱 Applications utiles

  • Migraine Buddy : Suivi détaillé des crises, identification des déclencheurs, génération de rapports pour votre médecin
  • Clue ou Flo : Suivi du cycle menstruel, prédiction des règles pour anticiper les migraines
  • Carnet de suivi des migraines : Journal de bord des céphalées avec statistiques

🚨 Signaux d'alerte : consultez en urgence si...

  • Migraine brutale et intense comme jamais ("coup de tonnerre"), survenue en quelques secondes
  • Migraine accompagnée de fièvre élevée, raideur de la nuque, confusion
  • Apparition soudaine de troubles neurologiques (faiblesse d'un côté du corps, trouble de la parole, vision double persistante)
  • Migraine après un traumatisme crânien
  • Changement brutal du pattern habituel (intensité, durée, symptômes différents)

Consultez votre médecin si : Vos migraines deviennent plus fréquentes (plus de 15 jours par mois), les traitements habituels ne fonctionnent plus, elles vous empêchent de vivre normalement, vous consommez des antalgiques plus de 10 jours par mois.

Vivre Vos Règles Sereinement

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Reprendre La Main Sur Ces Migraines

Les migraines menstruelles ne sont pas une fatalité. Déclenchées par la chute brutale d'œstrogènes 2 jours avant vos règles, elles touchent 6 à 20% des femmes et sont plus longues, plus intenses et plus résistantes aux traitements que les migraines classiques. Le mécanisme est clair, la chute hormonale rend le nerf trijumeau hyperexcitable, déclenche une inflammation et dilate les vaisseaux cérébraux.

Au final, la stratégie gagnante combine action rapide dès les premiers signes (AINS, repos, froid, hydratation) et anticipation si vos crises sont prévisibles (AINS en préventif, patch d'estradiol, pilule en continu). Les solutions naturelles (magnésium, gestion du stress, sommeil régulier) complètent efficacement. Tenez un calendrier des crises pendant 3 cycles pour identifier votre pattern, et consultez si ça devient ingérable. Vous n'avez pas à endurer ça tous les mois en silence.

Sources & Références Scientifiques

Cet article s'appuie sur des études scientifiques récentes et des publications dans des revues médicales à comité de lecture.

Études sur la prévalence et l'épidémiologie

  1. Vetvik KG, MacGregor EA. (2017). Sex differences in the epidemiology, clinical features, and pathophysiology of migraine. Lancet Neurol, 16(1):76-87. DOI: 10.1016/S1474-4422(16)30293-9
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  3. MacGregor EA, Hackshaw A. (2004). Prevalence of migraine on each day of the natural menstrual cycle. Neurology, 63(2):351-353. DOI: 10.1212/01.wnl.0000133134.68143.2e

Mécanisme : hypothèse de la chute d'œstrogènes

  1. Pavlović JM, Allshouse AA, Santoro NF, et al. (2016). Sex hormones in women with and without migraine: Evidence of migraine-specific hormone profiles. Neurology, 87(1):49-56. DOI: 10.1212/WNL.0000000000002798
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Rôle des œstrogènes et du système trigéminovasculaire

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Traitements et prévention

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  3. Silberstein SD, Holland S, Freitag F, et al. (2012). Evidence-based guideline update: Pharmacologic treatment for episodic migraine prevention in adults. Neurology, 78(17):1337-1345. DOI: 10.1212/WNL.0b013e3182535d20

Ressources françaises officielles

  1. Ameli.fr. Migraine : symptômes, facteurs déclenchants et évolution. Lien Ameli
  2. Inserm. Migraine – Une maladie de mieux en mieux connue. Lien Inserm
  3. Société Française d'Études des Migraines et Céphalées (SFEMC). Recommandations pour le diagnostic et la prise en charge de la migraine. Lien
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